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Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/157

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cercle fut refermé par Rolandron de Belair dont la troupe faisait face à celle du major.

Une colonne de huit cents hommes environ d’un côté ; de l’autre, trois navires de guerre armés de plus de cent bouches à feu réduisaient les indigènes réfugiés sur une longue presqu’île sablonneuse, à n’avoir d’espérance qu’en la magnanimité des vainqueurs.

Béniowski, entouré de son état-major, s’avança au milieu des naturels, et ordonna que tous les chefs comparussent en sa présence.

Effonlahé, plusieurs capitaines des troupes d’Hiavi, roi de Foule-Pointe, quelques philoubés des Antavares et des Sambarives, tous ceux d’entre les Zaffi-Rabès qui avaient survécu, et même un chef sakalave d’Angonavé, premier village frontière de leur province, obéirent humblement.

Béniowski nous a transmis le discours prononcé par Effonlahé, qui se prosterna contre terre et dit ensuite :

« Chef infortuné des Zaffi-Rabès d’Antimaroa, je me jette aux pieds du grand chef pour implorer sa clémence au nom de toute ma nation, qui demande à le servir pour expier ses fautes. Je viens le premier t’offrir ma vie, si elle est nécessaire. Je t’en conjure, ne nous regarde plus comme des ennemis, mais comme les restes d’un peuple malheureux, qui sont obéissants et soumis à tes lois. »

Le chef Zaffi-Rabé, Raoul, qui, dans le premier kabar et depuis en diverses assemblées, avait parlé en faveur de l’établissement de Râ-amini, ne demanda point grâce, mais rejeta sur Siloulout tous les malheurs de la guerre.

— Où est ce Siloulout ? Qu’on me le livre sur-le-champ ! s’écria Béniowski. Mort ou vivant, je veux qu’on le mette à mes pieds !

L’on chercha Siloulout sous les monceaux de cadavres ; on