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Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/159

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désigne à ma justice… Qu’un interprète s’avance et traduise mot à mot son discours.

Peu d’instants après, le nom du garde-magasin Vahis était publiquement prononcé.

— Si l’homme que vous dénoncez est le principal coupable, reprit Béniowski, seul il subira la peine principale. Quant à vous, j’exige que vous me donniez en otages vingt jeunes gens des familles de philoubés, tirés au sort ; vous me livrerez six cents esclaves et six cents bœufs. Enfin, sur les deux rives de la Tingballe, depuis son embouchure jusqu’à la limite de la province d’Antimaroa, vous me céderez une lieue de terrain en profondeur. À ces conditions, je vous fais grâce, je vous accorde l’alliance des Français, et loin de tirer vengeance de vos attaques, je redeviendrai pour vous le même chef, qui ne veut que votre prospérité sous la bienfaisante protection du roi de France. – Quant à la qualité de descendant de Ramini, je vous défends désormais de me la donner publiquement.

À cette dernière déclaration, Rafangour, Ciévi, Effonlahé, Raoul et le chef Sakalave d’Angonavé s’entre regardèrent avec surprise.

La multitude, qui se voyait épargnée, poussait des cris de joie.

— Criez : Vive le général Maurice ! mordious !… dit le major du Capricorne. Flèche-Perçante ajouta :

— Car vous n’êtes pas dignes d’avoir été visités par Ra-Zaffi-Ramini !

Béniowski ajouta enfin qu’il déclarait Siloulout traître et rebelle, et qu’il ferait la guerre à toute peuplade qui oserait lui donner asile.

Siloulout, voyant la partie perdue, avait pris la fuite seul. Il se cacha parmi les morts, laissa les Français le dépasser, gagna la Tingballe, qu’il franchit à la nage. D’un pas rapide, il