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Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/162

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son infamie à l’ombre du pavillon de la France. – J’irai au Fort-Dauphin, et je le casserai comme verre… – J’obtiendrai aussi les aveux de ce scélérat, et j’en ferai bonne justice…

Il fut décidé qu’une fois Louisbourg mis sur un pied respectable, le major du Sanglier, chevalier du Capricorne, s’embarquerait sur le Roland pour aller reprendre le commandement du Fort-Dauphin.

Le Postillon, capitaine Saunier, se rendit à Foule-Pointe, dont le roi Hiavi se déclara prêt à servir Béniowski de tout son pouvoir. Il demandait du secours contre les Fariavas ; on lui en accorda ; mais, de son côté, il concéda aux Français le droit d’entretenir un poste sur son territoire.

Déjà Louisbourg devenait point central. – À une lieue de la petite forteresse, sur une île élevée qui prit le nom d’Aiguillon, Béniowski fit bâtir un hôpital, une boulangerie et une redoute pour les protéger. On s’occupa dès lors de créer un jardin de botanique. En même temps, des cales et des quais furent construits autour d’une anse voisine qu’on appela le Port-Choiseul.

Après le retour du Postillon, la division Kerguelen appareilla, non sans saluer de vingt et un coups de canon le fort de Louisbourg qui lui rendit le salut avec ses pièces de campagne. Le major Vincent du Capricorne, sa fidèle Flèche-Perçante et leurs serviteurs prirent la route du Fort-Dauphin, et les chaleureux adieux du brave soudard à son général eurent pour conclusion :

— Mordious ! ce qui me remet un peu de baume dans le sang, c’est que le Stéphanof ne va pas tarder à recevoir de mes nouvelles !

Vincent du Capricorne, Béniowski et Kerguelen se trompaient.

Lorsque la division française mouilla dans la baie Dauphine,