guerre des Sakalaves. Rien à tirer de ces damnés sauvages ; ça ne connaît Dieu ni diable, Mahomet, ni Ramini ; ils sont, je crois, anthropophages. Nous les mangerons pour les civiliser, si vous voulez bien me le permettre.
« Venturel est un brave homme, bon père de famille, archi-vertueux et fort désireux au fond de retourner à l’Île-de-France. Faites de lui, mon général, tout ce que vous voudrez, mais ne me le renvoyez jamais, je n’en demande pas davantage.
« Enfin, par amitié, prévenez-moi de votre entrée en campagne : je me rouille, foi de soudard ! et si ce n’étaient vos ordres pacifiques !… Ah ! mordious !
« Mesdames du Capricorne, mère et filles, baisent les pieds de la comtesse de Béniowski, Ra-Salama, et me chargent de lui annoncer que toutes les femmes d’Anossi, depuis les grand-mères jusqu’aux grenouillettes, sont décorées de l’ordre d’Alihiza-Salama.
« La population augmente à vue d’œil ; ah ! les luronnes de ce pays-ci ont mille fois raison de nommer madame Râ-amini la mère des mères.
« Que le Zanhahare vous garde, mon général, amin.
« Le major Vincent du Sanglier, chevalier du Capricorne, lieutenant-colonel de la légion Béniowski, gouverneur du Fort-Dauphin, vice-roi d’Anossi, soudard, pillard, pendard et votre serviteur à mort ».
Reproduisons ici textuellement la description du royaume de Boyana, telle que Béniowski l’a donnée. Cette courte notice jettera un jour nouveau sur le célèbre aventurier lui-même, et permettra de juger sainement de ses vues sur l’île de Madagascar.
« Le royaume de Boyana s’étend sur la côte occidentale entre le quatorzième et le seizième degré de latitude, depuis