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Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/199

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venir reprendre les fonctions de lieutenant-colonel dans la légion Béniowski. Le Desforges fut mis à ses ordres. Il devait à son tour visiter tous les postes du Midi au Nord, à commencer par Saint-Augustin, où il laissa Brise-Barrot, que ses anciennes blessures rendaient peu apte à une campagne active.

D’autres fortins, redoutes ou comptoirs étaient échelonnés sur toute la côte d’Anossi, chez les Mahafales, au cap Sainte-Marie, le plus méridional de l’île, dans l’anse aux Galions, célèbre par le massacre des Portugais, et enfin à Fanshère, où Dian Rassamb avait arboré le pavillon français. – Un ou deux invalides, quelques enfants de troupe à demi-Malgaches, leurs mères et des Ontsoas disciplinés tenaient garnison, percevaient les tributs et commerçaient pour le compte de Râ-amini dans ces divers comptoirs. L’organisation en était commerciale avant tout. – L’on vendait des bœufs, du riz et, il faut bien l’avouer, des esclaves noirs aux caboteurs des îles de France et Bourbon. Quelques barques, construites par le chevalier, avaient déjà établi certains rapports avec la côte de Sofala. Enfin, plusieurs navires européens et des Hollandais du cap de Bonne-Espérance commençaient à fréquenter les ports du Midi.

Au Fort-Dauphin, où le chevalier reparut un instant, Jean de Paris commandait, en se conformant de tous points à ses instructions.

Le Desforges alla inspecter Sainte-Luce, lieu du premier de tous les établissements des Français à Madagascar. Un frère de Flèche-Perçante y avait construit une redoute et commandait sous pavillon blanc à vingt hommes armés de six fusils de rempart.

Il sacrifia dix bœufs de sa main rohandrianne, les sala et les donna aux gens du Desforges.