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Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/217

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La retraite était battue et les portes de Louisbourg fermées quand le malheureux adjudant se retrouva sur le rivage avec sa malle et ses douleurs. Ses rameurs Zaffi-Hibrahim lui donnèrent l’hospitalité dans leurs cases.

— Monsieur le baron, disait le commissaire Chevreau, notre mission est terminée, ce me semble ; il faut retourner à l’Île-de-France.

— Comme vous nous le conseilliez vous-même cette après midi, ajouta M. de Bellecombe.

— Nous resterons à l’ancre, morbleu !… Je commande à mon bord !… Et nous n’appareillerons pas avant… avant… Que vous importe !

Le gant du chevalier avait rappelé au brillant capitaine de vaisseau l’outrage sanglant du Fort-Dauphin.

Dès le point du jour, il indiquait un lieu de rendez-vous au major, qui lui fit répondre :

— Jusqu’au retour de mon général, pas de duel possible ! mais après, soyez tranquille, vous n’aurez rien de perdu pour attendre !

En dépit de MM. les commissaires du roi, le baron de Luxeuil, maintenant, s’obstinait à rester à l’ancre, ce qui plaisait fort à l’audacieux major Vincent du Capricorne.

— Le débarquement de quelques centaines de soldats français envoyés de l’Île-de-France m’aurait, se disait-il, mis dans une vilaine passe !… Mais mon aimable gant a fait merveilles. Le Luxeuil enrage et ne va pas chercher de troupes. Le général reviendra. Le Coureur, l’Aphanasie, le Desforges rentreront aussi de leur côté. Nous serons en force, et alors, MM. les commissaires du roi, nous aurons l’honneur de vous souhaiter bon voyage.

Le major espérait encore, qu’envers et contre tous, Béniowski