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Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/242

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qu’il soit le seul ompiandrian et ampansacabe de Madagascar, comme l’était notre père Ramini ! »

À ces mots, pliant le genou devant Béniowski, le chef sambarive lui présentait le javelot qui, comme un sceptre impérial, devait être l’emblème de sa puissance.

Les indigènes ne poussèrent qu’une acclamation, longtemps répétée par les échos des montagnes.

— Vive Râ-amini !… vive l’ampansacabe ! s’écria le chevalier du Capricorne.

Les volontaires poussèrent le même cri.

— Flèche-Perçante, mes amours à la vanille, dit l’intrépide aventurier, j’étais vice-roi d’Anossi tout à l’heure et toi vice-reine. Du coup, je réclame de l’avancement, je veux être roi du Midi sous l’empereur de Madagascar ! mille cornes de licornes !… Ma majesté est satisfaite !… Malgré ça, j’aurais bien voulu causer un peu avec votre cher papa et savoir où en est mon pauvre Fort-Dauphin, que j’appellerai Fort-Capricorne.

Rafangour s’était relevé, les nations faisaient silence, le futur roi des provinces méridionales se tut.

— « Écoutez ma voix, reprenait le chef des Sambarives, écoutez un prince issu lui-même du sang sacré. – Ô Rohandrians et Philoubés, Anacandrians, Ondatzis, Voadziris, Louhavouhits, Ontsoas et Oundevous, hommes libres ou esclaves, maîtres et serviteurs, et vous aussi Ombiasses, docteurs et savants, et vous aussi, Ompissas, errants de tribu en tribu, reconnaissez tous l’ampansacabe, soumettez-vous à lui, obéissez à ses ordres, c’est la loi du sang de vos pères !… »

Rafangour, s’adressant à Béniowski, ajouta encore :

« Et toi, digne fils de Ramini, implore l’assistance de Zahanhare, créateur des mondes, afin qu’il t’éclaire de son esprit. Sois juste, aime tes peuples comme tes enfants, que leur bonheur soit le tien ! Ne demeure pas étranger à leurs