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Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/252

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Au bout de dix-huit mois révolus, Sa Majesté Capricorne Ier, qui comptait les jours avec l’impatience d’un écolier dont les vacances approchent, alluma sa cigarette, se fit servir un grog par madame son épouse, et lui dit de son air le plus aimable :

— Chère olive de mon cœur, où en sommes-nous ?

— Sire, répondit Flèche-Perçante, vos filles, votre ministre des relations chorégraphiques et les femmes de sa maison, attendent la permission de comparaître en votre auguste présence.

— Mordions ! mon ange café-au-lait, si je ne perds pas le calendrier, tu ne perds pas l’almanach ; fais ouvrir les portes, et tenons kabar !

Son Excellence Jean de Paris et les gracieuses commères de la Reine ayant fait des communications satisfaisantes :

— En route pour le bal ! dit Capricorne Ier. Qu’on batte l’Assemblée ! Stéphanof ne s’attend pas aux invitations que je vais faire !…

Dès que le tambour de Guy-Mauve Gobe-l’As eut fait retentir les échos des monts Aurian, tous les aventuriers endormis jusqu’alors dans les délices du farniente malgache, Sans-Quartier, Jambe-d’Argent, Pic, Saur, Moustique et trente autres, leurs dignes camarades, vinrent se ranger sous les ordres du capitaine Rolandron de Belair.

Le roi, sa maison, ses ministres, et ses troupes régulières se mirent en marche.

Le lendemain, à nuit tombante, on se dispersa ; Fanshère, Imahal, Acondre, Andravoule et Manambaro recélèrent pour vingt-quatre heures les aventuriers à cocardes bleues.

Le bal décidément devait être pour le jour suivant ; un navire de guerre français mouilla dans l’anse Dauphine.

— Que pensez-vous de l’arrivée de cette diable de corvette ? demanda Jean de Paris.