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Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/282

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que pour être exposé au feu des Français, des chrétiens, de ses amis et coreligionnaires !… Ô mon Dieu, daignez prendre pitié de lui ! Seigneur, permettez que votre humble serviteur puisse lui porter aide et secours !

Ainsi priait le fervent Alexis ; sa prière ne fut point stérile.


Dans son petit village fortifié d’Antangara, Béniowski, attaqué par les Arabes, les Sakalaves du Sud et quelques misérables transfuges de sa propre troupe, avait eu le bonheur d’être secouru par le roi du Nord Lambouin et le roi Rozai son tributaire. Malgré la défection de Barkum, il avait fini par vaincre. Il fut reconnu sur le champ de bataille par ses anciens alliés et se transporta rapidement au delà des monts Anquiripy. – La plupart des aventuriers américains tombèrent malades et moururent, mais le gabier Trousseau, Vasili et le jeune Wenceslas résistèrent à toutes les fatigues de la campagne.

L’armée de Béniowski se recrutait de tribus amies.

Les kabars solennels, les serments d’alliance et de fidélité à toute épreuve se reproduisirent.

Rafangour, Raoul, Effonlahé, Ciévi n’étaient plus.

Le roi Hiavi, devenu très puissant dans l’Est, ne pouvait être puni de son manque de foi que par une campagne longuement préparée. – D’ailleurs Béniowski veut absolument savoir ce qu’a pu devenir le valeureux chevalier du Capricorne. Il se dirige donc vers le Sud par l’intérieur des terres, apparaît chez les Fariavas, s’y fait reconnaître, et bâtit une ville qu’il nomme Palmyre, pour se conformer à la prédiction des ombiasses.

Jusqu’à quel point la légendaire Palmyre de Béniowski est-elle l’origine de la capitale Tananarive, dont le nom qui signifie les mille villages ne date que du règne de Dianampouine, mort en 1810 ? Et les Fariavas sont-ils bien les mêmes que les