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Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/287

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L’homme le fit entrer dans un sac, le chargea sur ses robustes épaules, et le jeta par-dessus le parapet du côté de la terre.

— À vous le soin ! mordious ! s’écriait-il.

Du côté de la mer, un prêtre vénérable, un jeune et beau gentilhomme et une dame voilée qui paraissait être sa femme arrêtaient les soldats.

— Au nom du roi ! disait le vicomte de Chaumont-Meillant, arrêtez ! … j’apporte la paix !…

Les officiers de terre et de mer qui commandaient les compagnies de débarquement s’avancèrent ; Richard leur montra un ordre du maréchal de Castries, signé du roi et contresigné par le vicomte de Souillac, en vertu duquel de pleins pouvoirs lui étaient accordés pour tout ce qui concernait l’île de Madagascar.

Or, tandis que ces explications officielles avaient lieu, Aphanasie, frémissante d’espoir et de terreur, pénétra dans la redoute.

— Mon père !… mon ami !… mon sauveur !… s’écria-t-elle.

Béniowski sourit à sa vue.

— Richard ! Richard !… il se meurt !… reprit Aphanasie avec effort.

Le vicomte accourut.

Le révérend père Alexis l’avait devancé :

— Je descendais au devant de vous, murmura Béniowski.

— Dieu permet que j’arrive à temps pour vous donner la bénédiction dernière. La semence que vous avez apportée sur cette terre, fructifiera !… Nos grands espoirs ne seront pas déçus.

Autour d’eux s’agenouillèrent pieusement son fidèle serviteur Vasili, plusieurs de ses derniers compagnons, et un cer-