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Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/300

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même Pronis qui avait fondé le Fort-Dauphin. Pronis alla visiter de nouveau l’île de Bourbon ; le Saint-Georges explora la côte jusqu’à Sainte-Marie. L’on pourvut au ravitaillement de la colonie ; après quoi, Flacourt, trouvant nécessaire de se rendre en France pour conférer avec le duc, ne jugea pas Pronis indigne de lui succéder.

Ce choix désastreux, fut suivi de catastrophes de tous genres, incendies, massacres, exactions, lamentables péripéties.

Le maréchal de la Meilleraye, toujours préoccupé de l’avenir des possessions françaises de la mer des Indes, et du reste l’un des plus audacieux armateurs de son temps, équipa, en 1656, deux grands navires commandés par La Roche Saint-André, montés par huit cents hommes et destinés, à la fois, à faire la course et à secourir les Français de Madagascar. Sur les entrefaites, le duc étant entré en arrangements avec la compagnie de l’Orient, les expéditions données à son chef d’escadre étaient parfaitement régulières. La campagne maritime fut mal dirigée ; nous savons seulement qu’un sieur Du Rivau prit, au nom du duc, le commandement du fort où il s’établit avec cent hommes.

Cependant Flacourt s’était présenté au maréchal qui, rempli de confiance dans ses lumières, le fit investir de lettres-patentes du gouvernement. Flacourt repartit enfin, plein d’espérances, avec des projets qui semblaient très habilement conçus, lorsque le 10 juin 1660, il fut attaqué par trois corsaires barbaresques et perdit la vie en combattant.

Sa mort, a-t-on dit avec raison, fut un coup fatal pour la colonie où lui seul, peut-être, était capable de faire renaître un peu d’ordre. Son ouvrage, imprimé en 1661, se ressent de la négligence et de l’ignorance de ceux qui en firent la publication après sa mort.

On manque de documents authentiques sur les événements qui se passèrent au Fort-Dauphin depuis le moment où Du Rivau en prit le commandement, c’est-à-dire, vers 1657, jusqu’à l’expédition de 1663. Le bruit courut toutefois que le fort avait été livré par trahison et que tous les Français avaient péri victimes de la vengeance des indigènes. Ce désastre, qui aurait