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Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/302

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ne lui refusa jamais son appui dans les moments critiques.

En 1664, l’illustre Colbert, qui se préoccupa toujours et avec tant de fruits de la grandeur extérieure de la France, de son commerce, de sa puissance maritime et coloniale et de l’avenir de ses possessions d’outre-mer, songea très sérieusement à la grande île de Madagascar. Ne se laissant pas décourager par les résultats infructueux, d’un siècle et demi d’efforts, il reconstitua sur de plus larges bases la Compagnie des Indes-Orientales. Et Madagascar à qui l’on imposa le nom bientôt oublié d’Île-Dauphine, fut acheté des héritiers du duc de la Meilleraye.

L’édit de 1665 désignait la grande île sous le beau nom de France Orientale. (Gallia Orientalis, lisait-on sur le grand sceau.)

Une expédition importante est résolue. Le marquis de Mondevergue, investi du commandement général des établissements français au delà de la Ligne, arrive au Fort-Dauphin, en 1667, avec dix navires dont un de trente-six canons, se fait reconnaître comme amiral-gouverneur, accepte avec empressement les services de La Caze, et fait régner dans l’île entière une prospérité inespérée.

Pendant trois années, une paix profonde succède aux interminables guerres d’autrefois.

Une période de bonnes relations, d’alliances et de fondations d’un grand avenir commence enfin ; elle fut, hélas, trop courte.

Au marquis de Mondevergue succède, en 1670, l’amiral de La Haye, avec le titre de vice-roi ; il désigne pour commander en second, ce même lieutenant général de Champmargou qui a déjà compromis, si peu de temps auparavant, le sort de la colonie ; La Caze, nommé major général, n’occupe que le troisième rang, quand il a tant de titres à tenir le premier.

D’imprudentes mesures rallument la guerre ; la sécurité ne tarde pas à être de nouveau compromise.

De La Haye découragé abandonne son poste ; son départ est suivi de la mort de Champmargou, sur qui s’exerça la vengeance des naturels.