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Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/86

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charmants propos le souvenir du sergent Franche-Corde et celui de la garnison de Madagascar.

La rencontre de la Pomone préserva Béniowski et ses compagnons de l’accueil redoutable à tous égards que risquaient de leur faire les ombrageux Espagnols de Manille.

— Sous pavillon français, plus de craintes !

Cet espoir fut, à la vérité, cruellement déçu d’abord ; mais il devait être pleinement exaucé dès que fut intervenu le commandant Cerné de Loris.

À Macao où les deux frégates mouillèrent le lendemain du conseil d’enquête, la justification de Béniowski par-devant le mandarin représentant de l’empereur de la Chine, souffrit moins de difficultés qu’on ne pouvait s’y attendre. – Un sac de poudre d’or offert à l’Altesse chinoise, fut d’un grand poids dans sa balance. – Elle prêta donc une attention soutenue aux communications de Béniowski concernant les projets de conquête et d’invasion de la Chine, par la Russie.

Les pièces trouvées dans les archives du Kamchatka devaient faire la fortune politique de l’habile mandarin. Aussi déclara-t-il que la conduite inhumaine de la garnison des îles Pouhou méritait un châtiment. Il reconnut de bonne grâce qu’en s’alliant avec le prince indépendant Huapo contre un simple tributaire de la Chine, Béniowski n’avait pas précisément fait la guerre au Céleste-Empire. Bref, la Pescadora, autrement dite la jonque au Dragon, fut reconnue de bonne prise, pourvu qu’un dixième de sa valeur d’une part, et un dixième du prix de sa vente aux enchères d’autre part, fussent alloués au sublime mandarin, commissaire impérial et représentant illustre de Sa Majesté Céleste.

On en passa promptement par ces conditions.

La jonque et sa cargaison produisirent environ deux cent mille francs nets, – grâce aux riches marchandises japo-