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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/20

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Ce diſcours irrita tellement Pander, qu’il y repondit avec beaucoup de chaleur de la maniere qui ſuit.


Pander. Toi petit maitre fanfaron, crois-tu, que je me croye au deſſous de toi ? Non, il faut que tu ſaches, que je ſuis plus que toi ; nous éprouveront immediatement, quel eſt celui qui eſt le plus utile de nous deux : Eſt-ce que tous ces Meſſieurs ne me confient pas leurs ſecrets ? Eſt-ce que je ne garde pas la porte ? Eſt-ce que je n’examine pas tout ? Ainſi ne dois-je pas être regardé comme le plus utile & le meilleur ? Outre cela je fournis à nos filles des Galans de leurs temperamens, & qui leurs conviennent le mieux, & dans tous les cas épineux qui arrivent, ne me demande-t-on pas mon avis, & en le donnant eſt-ce que je n’ai pas double profit. Quand je reſte au Logis, c’eſt ſeulement pour faire un Ane de toi, pendant que tu en es ſorti, car tandis que tu ne gagnes qu’un Shilling au dehors, j’en gagne 5. à la maiſon : & je ſuis ſur, que ſi je la venois à quitter, tous nos chalans l’abandonneroient bientôt. Car je ſuis