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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/50

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longtems que je ne l’ai pas vuë, que je l’ai presqu’entiérement oubliée. Elle eſt déja âgée, lui dit ſon ami ; mais elle a une très jolie fille. Eſt-elle mariée ? demanda le Maître d’Hôtel. Non, lui repondit l’autre ; mais elle merite d’avoir un bon mari, car c’eſt une grande beauté, & outre cela elle a du bien pour vivre honnêtement. Après ce diſcours l’ami prend ſon verre. Allons, Mr. Brightwell, à la ſanté de Madame Pierpoint & de ſa fille, Mademoiſelle Betti. De tout mon cœur, repliqua Mr. Brightwell, c’étoit le nom du Maître d’Hôtel. Enſuite il but à ſon ami, & à tous ceux de Bedfordshire, & ſurtout de Hargrave. La Maquerelle, qui étoit dans la chambre voiſine, entendit diſtinctement toute la converſation, dont elle prit une exacte notice, étant réſoluë d’en faire uſage, ayant grande envie d’attraper les 50. Guinées, & medita les moyens d’y parvenir. Comme l’homme de qualité, qu’elle attendoit, lui manquoit de parole, elle ſe determina à ne pas perdre le tems inutilement ; & ayant payé le vin, qu’elle avoit demandé, elle attendit le départ de ces Mes-