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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/53

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lui en fit le portrait tel qu’elle l’avoit vû dans la Taverne avec lui. Enfin elle le conduiſit dans ſa maiſon, dont le derriere donnoit dans l’allée de St. Jean, & le fit entrer dans une ſale bien meublée, & lui dit, qu’elle alloit chercher ſa fille. Mais au lieu de cela elle alla parler à une des plus belles filles de joye, qu’elle entretenoit chés elle, à laquelle elle donna les inſtructions neceſſaires. Le Maître d’Hôtel la voyant, lui fit beaucoup de politeſſes, & lui dit, que tout ce qu’on lui avoit dit, touchant ſa beauté & ſes autres belles qualités, n’étoit rien en comparaiſon de ce qu’il remarquoit en elle, ajoutant, qu’il s’eſtimoit fort heureux d’avoir rencontré Madame ſa Mere, parce que par ce moyen il avoit eû le bonheur d’être introduit auprès d’elle.

La carogne ſavoit déja le perſonnage, qu’elle devoit jouer avec lui, ce en quoi elle réuſſit tout au mieux ; & la vieille & la jeune firent ſi bien boire notre homme, qu’elles le rendirent fort joyeux & badin ; & la Betti faiſoit toujours les avances, à meſure qu’elle remarquoit en lui cer-