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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/8

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ſe detruire elles-mêmes. Elle a été autrefois comme un de ces Renards de Samſon, & a porté tant de feu dans ſa queuë, qu’elle a brulé tous ceux & celles qui avoient à faire avec elle : Mais la marque étant hors de ſa bouche, & ne pouvant plus rien faire, ayant cependant encore beaucoup d’inclinations pour les Mathematiques, elle s’erige en Procureuſe de nouvelles marchandiſes pour ſes vieux chalans. Elle eſt ſi ſoigneuſe de fournir de la bonne marchandiſe aux hommes, que rarement elle leur procure quelque commodité ſans avoir été auparavant miſe à l’epreuve, & ayant toujours bien réuſsi en cela, elle croit qu’elle peut les garantir d’autant mieux. Elle a grand ſoin de conſerver les pucellages ; car quoiqu’elle les expoſe à chaque nouveau venu, elle prend bien garde qu’ils ne ſoient jamais perdus ; & quoiqu’il s’en trouvent tant qui les gagnent, cependant perſonne ne les enleve, mais elle les a encore tous prés pour les premiers, qui ſe préſenteront. Elle ne croit pas à un meilleur Oracle qu’à la tête de bronze du frere Bacon, & elle eſt toujours prête à vous dire,