Aller au contenu

Page:La Matinée libertine ou les Momens bien employés, 1787.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
[ 121 ]


ce que je viens d’entendre figure mal avec ce qui ſe paſſe en moi ! Pouvez-vous répondre par des expreſſions d’une faibleſſe auſſi décourageante, d’un froid auſſi glaçant, à celles de l’amour le plus paſſionné ! Vous nommez agaceries les ſoins les plus ſuivis, les plus recherchés ! C’eſt pour répondre à mes agaceries que vous m’avez flatté du plus riche eſpoir ! Je ne le dois pas à cette invincible réciprocité de ſentimens, à ce charme inexprimable qui confond les ames ſans effort & ſur-tout ſans calcul… En un mot, il faut que je ſois idolâtre de vous, & que je ne ſois que ſupporté…

La Comtesse interrompant par un éclat de rire.

Je vous prie de m’écrire tout cela, Chevalier, et je prierai mon petit Abbé, qui me fait des vers comme un ange, de me rimer cette tirade en une belle élégie.

E