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Page:La Messaline française (éd. 1789), 1789.djvu/24

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vous avec la personne pour laquelle vous nous avez prises. — Pour vous prouver, mesdames, qu’il n’en est rien, je continue la promenade avec vous, si vous me le permettez, &c.

Comme tu vois, mon ami, l’infidélité commence à se glisser dans mon cœur. J’oublie la princesse pour suivre deux inconnues, peut-être deux courtisannes. Mais bientôt une conversation soutenue avec esprit de leur part, des manieres du grand monde, un ton de la meilleure société, tout me fait juger que ce sont deux femmes comme il faut. Une d’elles, celle dont la voix m’avoit si vivement affecté, me plaît plus que l’autre ; c’étoit à elle que j’adressois le plus souvent la parole ; c’étoit pour elle qu’étoient tous les propos flatteurs et galans. Deux heures que nous passâmes ensemble s’écoulèrent