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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/147

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peut pas croire que vous ayez vécu en bonne compagnie ; je riois dans ma barbe pendant toute cette excellente parade. Ne me demandez point qui j’ai vû, Madame, repris-je, en poussant la sceleratesse jusqu’à répandre des larmes, vous me faites tout oublier, tout disparoit devant vous : cette idée enchanteresse fera seule le bonheur & le malheur de ma vie : ce n’est pas, poursuivis-je d’un ton pénétré, en m’approchant d’elle, & la prenant dans mes bras que je me sente digne du prix où j’avois osé aspirer, mais continuai-je, en prenant des baisers enflammés sur sa bouche & sur sa gorge, je ne puis me refuser la derniére satisfaction de vous dire que vous regretterez un jour un amant tendre & passionné, qui peut-être, hélas, étoit digne de vous par la vérité de ses sentimens. La Comédie que nous jouions tous deux, m’amusoit trop, pour l’inter-