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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/175

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mon choix, & se chargea de pressentir le Comte de P… dont il étoit l’ami intime. Sa proposition fut reçue avec joie, & peu de jours après je fus présenté à Mademoiselle de P… comme quelqu’un qui devoit être son Époux. Elle me reçut en rougissant, mais je ne vis dans ses yeux ni colere, ni indifférence. J’eus aisément l’occasion de l’entretenir sans témoins, & ce fut alors que cette vertueuse fille se croyant assez autorisée par l’aveu du Comte, me confessa ingénûment que son inclination avoit suivi de près ce qu’elle avoit remarqué de la mienne, & que le peu d’apparence qu’elle avoit vu au succès de ses vœux, lui avoit coûté autant de larmes qu’à moi. Dieux, quel plaisir ! quelle volupté je goûtai dans un aveu si charmant ! Les gens qui ont véritablement aimé peuvent seuls se le représenter ; je n’ai pas perdu un moment pour engager mon On-