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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/37

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rénité que je ne lui connoissois point, elle avoit une physionomie que je ne lui avois point vue à Paris, & ses manières avec moi se ressentoient du changement que j’avois remarqué dans toute sa personne. J’étois flatté à l’excès d’une conduite qui paroissoit devoir m’amener au but de tout mes désirs : je m’apperçus bien, il est vrai, les premiers jours que nous fûmes à la campagne, de quelques petites disparitions de la Marquise & de mon Oncle, mais je n’y regardois pas de si près ; d’ailleurs le Prélat me paroissoit d’une vieillesse énorme : un homme de quarante ans, disois-je en moi-même, est trop décrépit pour s’occuper des choses d’ici-bas : insensé que j’étois, ignorois-je donc qu’une soutanne & un rochet valent toutes les fontaines de Jouvence, & que le zéle des serviteurs de l’Église est en cette occasion-là, comme en toutes les autres, bien au-dessus de