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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/48

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me de chambre auroit tourné une allée qui la dérobât à mes yeux, lorsque j’entendis des cris perçans sortir du cabinet, & que je reconnus distinctement que c’étoit la voix de la Marquise : j’accourus avec précipitation, & ayant ouvert la porte, le premier objet qui frappa mes regards fut la Reine de mon cœur, qui presque nue, vint se jetter dans mes bras avec toutes les marques de la frayeur la plus terrible.

Or, il est bon de dire pour l’intelligence de cette histoire, que le Salon en question étoit situé au bord d’un grand canal qui coupoit le Parc, une balustrade regnoit au dedans de ce lieu charmant, des siéges disposés avec art offroient un bain facile dans l’eau même du canal : & pour revenir à moi dans l’instant, car je ne doute pas que tout Lecteur qui aura le cœur bon, ne souffre beaucoup de l’état où j’étois