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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/62

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qu’elle sentir que nos cœurs & nos ames se confondoient & que j’avois poussé mon entreprise à bout ; ah ! mon ami… tu me perds… finis, je t’en conjure… non… Je t’adore… ah ! mon cher Abbé… ah ! je me meurs… Dieux que de plaisirs !… Ces mots entrecoupés étoient accompagnés de quelques petits mouvemens qu’elle faisoit en feignant de vouloir se dérober de mes bras, & qui mirent le dernier comble à ma volupté ; elle me fixoit tendrement : ses regards, interpretes fidèles de l’état de son ame, étoient mêlés d’amour, de désirs & de plaisirs ; une petite écume semblable à la neige, bordoit ses lévres charmantes, sa gorge se haussoit & se baissoit avec précipitation, enfin nous terminâmes ce moment délicieux par cet éclair de volupté qui saisit, qui anéantit tous les sens, qui porte des secousses, & des tressaillemens jusques dans les extrémités de