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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/67

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ner moi-même mon bonheur par une délicatesse mal-fondée.

Malgré la présence de sa Grandeur, nous trouvions mille moments dans la journée pour nous donner des preuves de la vivacité de notre amour ; tous les lieux les plus secrets de la maison & du parc avoient été témoins de notre flamme, & marqués des trophées de mon amour. Tout étoit DUCHESSE ou SOPHA pour nous ; les situations les plus incommodes ne faisoient qu’irriter le feu dévorant dont nous étions consumés ; ma Princesse se prétoit voluptueusement à mes transports ; nous étions chaque jour plus enchantés l’un de l’autre. Mon Oncle qui étoit aveuglé sur notre compte, autant qu’il le falloit pour assurer notre bonheur, y ajoutoit encore un nouveauté par les occasions qu’il nous fournissoit sans s’en appercevoir.

Un après-midi nous étions dans