Aller au contenu

Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quise & moi avant de nous accoutumer à une béatitude à laquelle nous n’étions point faits : le dur lit d’un Billette ou d’un Franciscain, eût peut-être beaucoup mieux servi nos désirs ; mais enfin que faire, il fallut bien se mortifier, & prendre notre mal en patience ; les plus vives caresses m’ouvrirent la route fortunée des plaisirs, elle s’agitoit, & chaque bond de volupté faisoit gémir terriblement le reposoir de Monseigneur, qui n’étoit pas accoutumé à une course si vive & si peu ménagée ; ma valeur ne se ralentit qu’après de rudes travaux, je sentois en moi quelque chose d’extraordinaire, que m’inspiroit sans doute cette couche prédestinée ; enfin nous nous levâmes après un long espace de temps passé dans une continuité rapide des plaisirs les plus vifs ; & ayant réparé, le plus adroitement qu’il nous fut possible, les petits désordres que nos ébats