Aller au contenu

Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/77

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

te & mal assurée, peut-être, après-tout, est-ce un bonheur pour moi, une démarche aussi hazardée que la mienne ne pourra peut-être vous inspirer qu’un odieux mépris pour la malheureuse Clairette. Jugez de ma surprise, je restai confus & interdit, le bel Abbé ou Clairette, comme on voudra l’appeller, étoit tombé à mes genoux, & tenoit mes mains qu’il arrosoit de ses larmes. Ô amour ! ou plûtôt, ô Dieu du plaisir ! que ton attrait est puissant sur un cœur jeune & fougueux, jamais je ne me suis piqué de cruauté envers le beau sexe, & d’ailleurs, de quel front aurois-je pu rebuter une aimable enfant, qui venoit mettre son sort, sa vie, & tous ses charmes à ma disposition ; je la relevai avec ardeur, & la serrant dans mes bras, je lui prodiguai les noms les plus tendres, & les plus propres à la rassurer : pendant ce temps-là