Aller au contenu

Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/80

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lit, & je hâtai sa défaite & mes plaisirs avec une vigueur qui m’étoient bien nécessaires en cette occasion ; ce fut plutôt un massacre, que le sacrifice volontaire d’une victime, le sang coula à grands flots, les larmes s’y mêlèrent, larmes prétieuses ! entrecoupées de soupirs brulants, suivies d’une volupté indicible : le grabat de M. le Docteur gemissoit sous les coups redoublés du Sacrificateur, mais il étoit à l’épreuve, une couchette en tel cas est un meuble impayable, si j’eusse eu en sa place le lit mollet de Monseigneur mon Oncle, nous étions perdus, il se seroit écroulé avec fracas, & nous auroit enseveli sous ses ruines.

Revenus de notre première yvresse, ma chère Clairette plus enhardie, m’avoua qu’elle n’avoit pu s’opposer au penchant qu’elle avoit conçu pour moi à la première vue, qu’il n’avoit fait qu’augmenter pendant notre séjour