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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/82

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que nous nous fûmes donnés mille témoignages de la passion la plus emportée, & elle me promit de faire usage le plus fréquemment qu’elle pourroit, d’un déguisement si favorable à son amour.

Elle me tint exactement parole, & nous goutâmes ensemble des plaisirs inexprimables pendant le cours de quelques mois, qu’elle me rendit de fréquentes visites ; mais j’étois trop heureux pour que cela pût durer : je m’étois toujours conservé en faveur auprès de la Marquise, & j’avois plus d’une raison pour cela, c’étoit le ressort qui faisait agir la liberalité de mon Oncle, & souvent même la sienne y suppléoit, mais il ne se pouvoit pas faire que je cultivasse deux plantes à la fois sans qu’il fût aisé de s’apercevoir que mes soins étoient partagés. Clairette sentoit bien la nécessité du partage, aussi n’en étoit-elle que mé-