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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/84

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rette victime de ses fureurs fut enlevée brusquement & renfermée à Sainte-Pélagie, pour servir d’exemple aux soubrettes qui s’avisent de plaire davantage que leurs Maîtresses.

J’ignorai pendant quelques jours cette catastrophe ; mais enfin ne l’ayant point vu arriver à son ordinaire, un jour qu’elle avoit choisi elle-même pour venir me voir, ni le jour qui le suivit, je commençai à concevoir quelques inquiétudes : je devois aller dîner chez mon Oncle le lendemain, je sortis avant l’heure ordinaire, & je fus me présenter à la porte de la Marquise ; elle me fut refusée, cela m’étonna, je ne pus même obtenir d’éclaircissemens du Suisse, & je fus réduit à prendre langue aux environs, où des voisins charitables m’instruisirent que Clairette avoit été enlevée, sans qu’on sçût où elle avoit éte conduite, ni pourquoi : je pris le chemin de l’hôtel de