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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/88

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qui avoit l’apparence de solitude : les bois, les fontaines, les bocages, les ombrages, les ruisseaux roulants leur onde sur un sable argenté, enfin routes les doucereuses fadaises dont Messieurs les Poëtes Lyriques farcissent leurs insipides ouvrages, tout cela, dis-je, avoit toujours excité en moi beaucoup d’ennui, & pas le moindre petit désir. L’endroit où j’allois étoit éloigné des grandes villes. J’avois, il est vrai, des voisins de Paris, gens en place & de bonne compagnie, mais nous n’étions pas encore dans la saison où ils venoient habiter leurs terres, & je sentois combien j’avois à m’ennuyer en les attendant ; de me résoudre à voir la noblesse campagnarde, oh ! il n’y avoit pas moyen, ç’eût été vouloir de propos délibéré être homicide de soi-même, en s’exposant à périr d’angoisse & d’ennui ; le seul parti donc qui me restoit à prendre, étoit d’être