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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/91

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ma chambre à coucher surtout paroissoit le Palais du sommeil, la tournure de l’alcove & des meubles, les vûës même de l’appartement, tout excitoit à dormir les deux tiers de sa vie, & le désœuvrement invitoit naturellement à employer l’autre tiers à manger : c’étoit deux points que Messieurs mes Confreres remplissoient religieusement : en général la maison étoit interieurement assez bien tenue, mais ce fut bien autre chose quand j’eus vû le réfectoire & la cave : Quelle netteté ! Quel soin ! Que de précautions pour être calfeutrés & à l’abri des injures de la saison ! Il étoit bien aisé de voir que c’étoit là le lieu le plus habité de la maison : quant à la cave elle étoit immense, & quoiqu’elle fût toujours l’objet des lamentations de mes Confreres, j’en ai vu peu d’aussi bien fournies : il est vrai qu’elle avoit souvent besoin de renforts, mais la