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Page:La Nézière - En Extrême-Orient, 1911.pdf/14

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EN EXTRÊME-ORIENT

de voyageurs ; tous vont avec un égal empressement faire leurs dévotions et brûler des cierges devant l’icône dorée des salles d’attente.

Sur le quai, moutonne la foule des paysans coiffés de l’éternelle casquette et vêtus, été comme hiver, d’une touloupe fourrée ; des femmes en robe rouge vendent quelques douceurs : œufs jadis frais, lait aigre de jument, poisson fumé ; à côté des orthodoxes, des Tatars, des Kirghizes musulmans ont quitté les troupeaux qui paissent dans le steppe pour regarder avec méfiance — peut-être encore avec crainte — le « convoi infernal traîné par le dragon de feu ».

Voilà huit jours que nous avons perdu de vue les dômes dorés de Moscou la Sainte. La chaîne riante de l’Oural, les forêts rabougries de la Taïga ont défilé devant nos yeux, et voici que, dans la féerie crépusculaire, apparaît une ville fantôme, dardant vers le ciel