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Page:La Nature, 1873.djvu/305

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LA NATURE.

chet n’avait accordée qu’à l’ovologie rectifiée de la Brebis.

Travaux de M. Coste.
Épinoche faisant son nid, et épinoche aidant la femelle à pondre.

Parmi les communications intéressantes de cette période de la vie de Coste, nous devons signaler un examen anatomique des jumeaux de Siam qui, à cette époque, excitaient vivement la curiosité publique. M. Coste pensait alors comme l’on pense aujourd’hui, que la réunion des deux moitiés de cet être complexe, a eu lieu dans les premiers temps de la grossesse de la mère, cependant, à une époque où les deux embryons avaient déjà une individualité formée, quoiqu’ils n’eussent chacun qu’une taille d’un demi-pouce. Il n’y a donc point confusion de viscères, et la séparation chirurgicale aurait toute chance de réussir. Le mémoire qui avait valu à Coste et à Delpech la médaille d’or de l’Académie des sciences fut augmenté des recherches ultérieures du jeune savant, et publié chez Jean-Baptiste Baillière, sous le titre de Recherches sur la génération des mammifères et sur la formation des embryons.

Coste y expose complètement sa grande découverte, qui consiste dans la formation de l’œuf par l’organe femelle, et par sa fécondation à l’aide des produits de l’organe mâle au-devant desquels il semble lui-même se rendre.

Le succès de cet ouvrage détermina la nomination de Coste à la suppléance de Blainville, dans la chaire d’anatomie comparée au Muséum. Il tint le cours pendant les années 1836 et 1837, avec un succès qui détermina M. Guizot à créer pour l’auteur, désormais célèbre, une chaire d’embryologie comparée au Collège de France.

C’est surtout dans les laboratoires du Collège de France que la réputation de Coste s’épanouit. Son Aquarium devint une des curiosités non seulement du bel établissement de la place Cambrai, mais de Paris même. Une des premières découvertes qu’il y fit obtint un retentissement immense, c’est là qu’il révéla au monde nouveau les mœurs singulières de l’épinoche que ni les pêcheurs ni les poètes n’avaient jamais soupçonnées. Il décrivit ce petit habitant des eaux limpides avec une naïveté et un style émou-