Aller au contenu

Page:La Revue blanche, Belgique, tome 1, 1889.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

MÉPRIS


J’ai mis ma tête brûlante
Dans les flots lourds de tes cheveux,
Tandis que d’une voix lente
Tu me murmurais des aveux.

J'ai couvert de baisers de flamme
Ta bouche qui devait mentir.
Dans mes yeux tu voyais mon âme
Que tu disais si bien sentir.

Pendant de longues ivresses
Nous avons aimé et pleuré.
Maintenant, tu vends tes caresses
Au poids de l'or tant désiré.

Mais quoique l'amour me dévore
Le cœur de ses griffes d'acier,
Je ne me plains pas ni n’implore ;
Le silence est mon bouclier.

J’ai mis un masque à ma nature
Ainsi que l'orgueil à mon front ;
Car le mépris dans la torture
Est beaucoup plus fort que l'affront.

A. Sturza.



« Mi ” 一 Elle portait aux mains des mitaines de dentelle ; ses doigts sont longs, sont recourbés ; ses ongles font songer à des griffes. Ses lèvres sont toutes rouges de sang. — J’entends. sa voix grave, si lente, — Je vois sa démarche onduler. Elle portait aux mains des mitaines de dentelle, « Mi » veut dire « mon ». “ Oorasson 一 J*ai respiré son haleine. — J’en suis encore enûèvré.——Ses yeux sont de noirs bijoux d’Orient. — Ma voix tremble en lisant ces mots qui me viennent d^Ile; mes yeux sont obscurcis. —Je suis fou du parfum poivré, du parfum des œillets. J*ai respiré son haleine. « Corass〇7i » f ah ! « Corassonn veut dire « Cceur » t Thadée Natanson.

BULLETIN MENSUEL D^ISTOIRE ET DE PHILOLOGIE Publié sous la direction de MM. A. Màrignan et M. Wilmotte. Abyniictneat ; France, 8 fr.; Union postale, 9 fr.—r. de Richelieu, 67, Paris flMFMMSI « ]Vïn.o •*. — Je Fai vue danser la Sévillane; ses petits pieds chaussés de soie glissaient ; elle cambrait les reins, sa gorge se soulevait. — Elle a murmuré des refrains de son pays : ses yeux noirs brillaient. I Je Tai vue danser la Sévillane. « Nina n veut dire « petU ».

  • !

争 ¥ “ !>e ——Des œillets étaient épanouis dans ses cheveux, des œillets brillaient à son corsage. — Son grand ] peigne tremblait, son grand peigne d*écailie | blonde. — Le soleil a bruni son teint mat. Des œillets étaient épanouis dans ses cheveux. -De » veut dire de » à E. a I. Il demeura extasié lorsqu’il le vit noir, élégant, les yeux intelligents, la narine vive, avec une profusion de rubans blancs, rouges, jaunes et bleus, tressés dans sa longue et riche crinière. Et lorsque le père lui dit : « Monte, il ^appartient », il s’était avancé d’un pas el ; s’était arrêté net, le cœur palpitant avec un de ces regards infinis de bonheur, d’ébahissement et de reconnaissance. Dans leur solitude, le père et le fils, celui-ci jeune, presqu^nfant, menaient une vie calme, que nulle goutte de malheur ne tachait plus guère ; une vie ^enchantement réciproque, une vie d’heureuse affection. IL Un coucher de soleil d^inexprimable beauté. Les sommets pierreux delà montagne étincelaient, dorés par les rayons du soleil qui, avant de disparaître dans la mer des ténèbres, saluait encore le monde, Àvant que les oiseaux se mettent à chercher la branche sur laquelle ils devaient ^assoupir avec des frissons et des gazouillements de plus en plus lents, avant que les insectes, avec des bourdonnements, commencent à poursuivre leur vie dans Tobscurité discrète, dans Tallée de tilleuls dont les fleurs jaunâtres parfumaient Tair, marchaient deux êtres : le