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Page:La Revue blanche, Belgique, tome 1, 1889.djvu/7

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1re ANNÉE. — N° 1. Le N°, 10 cent (Belgique); 15 (Union Postale). 1er DÉCEMBRE 1889.
LA
REVUE BLANCHE
PUBLICATION BIMENSUELLE
LITTÉRATURE ARTS SCIENCES

Av. Champs-Ëlysées, 49
PARIS
Pour tout ce qui concerne l’Administration, s’adresser
Boulevard de la Sauvenière, 20
LIÈGE
Rue St-Jean, 6
BRUXELLES

ABONNEMENT, 3 mois : Belgique, 60 cent. ; Union Postale, 90 cent. — Envoyer le montant en timbres-poste.
SOMMAIRE :
 
A. Hauteroche
D. Stancesco
Paul Leclercq
J. V. D. B.
I. Ricrède
Théâtres de Paris 
Alfred Athys
Théâtres de Bruxelles 
M. F. et C.
Théâtres de Liège 
J.-H. des Andelles
Au prochain numéro :
La Belgique et la Guerre prochaine 
A. J.
Conte blanc 
Paul Leclerq.
Mépris 
A. Sturza.
etc.

À tous, Lectrices et Lecteurs, Salut !

À l’apparition du journal que nous publions, nous croyons utile de prévenir les quelques personnes, qui nous feront l’honneur de nous lire, de nos opinions littéraires et de notre but.

Voici notre profession de foi : Nous aimons avant tout cette littérature jeune et puissante, ces pages qu’on sent palpitantes de vie, ces auteurs reproducteurs fidèles et consciencieux de la réalité, qui ont inauguré ce qu’on appelle « la Nouvelle École ». Ils ont secoué le joug suranné des lois imposées jusqu’alors à l’art, qui faisaient prêter aux hommes des sentiments fictifs ou les faisaient représenter sous des aspects qui n’étaient pas les leurs, et ces lois on osait les nommer « lois imprescriptibles du beau » — comme s’il y avait quelque chose de plus beau que la nature et la vérité.

Cependant, quelque arrêtées que soient nos opinions à cet égard, nous ne repoussons pas ceux qui pensent autrement : La Revue Blanche n’est pas un journal fermé. Il est, au contraire, ouvert à tous les genres, à toutes les opinions, à toutes les écoles.

Quant à notre but, nous n’avons eu en vue qu’une chose, c’est d’essayer nos plumes et d’exciter en nous l’émulation que donne la publicité et la critique, probablement acerbe, surtout en présence des opinions que nous venons de manifester et elles sont loin d’être partagées de tous.

Que nous ne soyons pas à la hauteur de notre tâche, c’est possible ; mais en tous cas notre but est louable et dans cette conviction, nous marchons avec courage et dédions la Revue Blanche à la Littérature, aux Arts et aux Sciences !

LA RÉDACTION.

NUIT D * IIIV J ? R

Il était fort tard, peut-être deux heures, peut-être trois heures du matin, et je ne dormais pas, en proie à cette sorte de fièvre qui résulte d’émotions trop douces, vous plonge dans un malaise délicieux, et fait de tout votre être une espèce de grelot où dansent en désordre et s’agitent comme des folles, toutes les pensées, toutes les impressions, toutes les visions d’une charmante soirée. Et cette nuit-là, c’était une bacchanale insensée, où se coudoyaient les buveurs de la taverne d’Auerbach, les fleurs du jardin de Marguerite, les jambes de