Page:La Revue blanche, t20, 1899.djvu/457

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Ah ! ils sont gais pour les préfets, les élus du peuple ! Destrem me racontait ce mot d’un député du Centre (il n’a pas voulu me dire lequel, mais tous en sont capables), venant demander la tête de son préfet : — Nommez-le à une trésorerie générale, c’est ce que je souhaite : comme cela je suis bien sûr qu’avant deux mois, il aura passé aux assises !… — Douce confiance, charmant pays, joli métier !

Je vais aller flâner tout à l’heure à l’exposition des chrysanthèmes ; j’ai rencontré avant hier l’amiral Verdure, et cet horticulteur vénérable en sortait enthousiasmé : — Vous verrez, dans le fond, il y en a de ces fleurs, c’est tellement gros, on dirait des choux !… —

Hier soir, je voulais aller à Tristan et Yseult. mais je n’ai pu avoir de place ; alors j’ai passé la soirée aux Mathurins, avec le petit Destrem ; je ne l’ai pas regretté, Tarride et Deval sont toujours drôles, tandis qu’à ce qu’il paraît, Tristan et Yseult sont crevants…

Tendresses.

P.-J. du C.

Du « Petit Tambour » :

Coupons immédiatement les ailes au nouveau canard échappé de la volière de la rue Piquebœuf : jamais, à aucun moment, il n’a été question de déplacer notre honorable préfet, pas plus que ce haut fonctionnaire n’a eu l’intention de demander son changement.

Nous comprenons fort bien que le maintien du statu quo gêne certains calculs, et que certaines personnes, promptes à prendre leurs désirs pour des réalités, aient eu intérêt à répandre un bruit dénué de toute consistance.

Mais les jésuites de la Localité doivent décidément en faire leur deuil ; M. Jambey du Carnage, solidement attaché à ce département où il a su conquérir de si vives sympathies, restera à la tête du Plateau-Central, pour continuer, avec l’appui de tous les honnêtes gens, son œuvre d’assainissement républicain.

P. c. c.
Franc-Nohain