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Page:La Revue blanche, t20, 1899.djvu/621

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Extrait du Journal Officiel (Chambre des députés, Compte-rendu in extenso des débats. Séance du 7 décembre).

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M. Tourgnol…… les jésuites de toute robe, de tout calibre, et de tout poil ! (Violentes protestations au centre ; ricanements sur les bancs de droite.)

M. Martin-Martin essaie de prononcer quelques paroles qui se perdent dans le tumulte.

M. Coutant. M… !

M. le Président. Le parti-pris est évident !

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De « La Localité » :

l’écœurement

Nous recevons la lettre suivante :

Monsieur le Rédacteur,

Une surexcitation facile à comprendre agite en ce moment notre population de Chaumettes ; voici les faits : l’instituteur Moulineau, qui vient de perdre une petite fille de deux ans et demi, a annoncé publiquement qu’il voulait un enterrement civil. Assurément toutes les opinions sont libres, même les moins respectables ; mais il y a cependant des limites où le scandale ne devrait pas être permis. On frémit en effet en pensant que c’est à de semblables hommes, aveuglés par l’esprit de parti, caudataires et prisonniers de la franc-maçonnerie, ce sont eux à qui nous devons confier le soin de former le cœur et l’âme de nos enfants. On frémit en songeant aux générations qu’un semblable enseignement nous prépare, et l’on ne peut s’empêcher de relever dans les annales de la criminalité, depuis que Dieu est banni de l’école, la précocité de jour en jour plus effroyable dont font preuve les plus récentes recrues de l’armée du vice. Mais en ce moment, ce que nous voulons simplement constater, c’est que l’instituteur Moulineau est la créature de Martin-Martin, et que l’enterrement civil de la petite Moulineau prend une signification toute particulière, au lendemain du jour où, dans la discussion du budget des cultes, Martin-Martin s’est affirmé avec l’attitude violente dont le Journal Officiel nous apportait hier les lamentables échos. À coup sûr, nous serions les premiers à déplorer qu’un enterrement, quel qu’il soit, pût servir de prétexte à des manifestations toujours regrettables ; mais j’ai cru devoir vous signaler ce qui se passait, pour que les responsabilités, le cas échéant, soient bien établies, et que les honnêtes gens de tous les partis voient et sachent de quel côté est venue la provocation.

Un père de famille