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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/12

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iv


jour : car ceux qui se donneront la peine de le lire, vous y reconnaîtront d’abord en perspective.

Je ne présume pas assez de moi, pour m’imaginer que mon ouvrage soit digne de vous, pour vous le consacrer ; mon intention est plutôt de le soumettre à votre examen rigoureux, afin que vous daigniez, par vos principes, corriger les fautes dont il est rempli. Je me déclare incapable d’écrire tout ce que vous êtes capables de faire ; et de rapporter en détail toutes les dissimulations, et toutes les fourberies insignes, qui sont votre partage. Vous y ajouterez donc, par des talents supérieurs, ce que, par la petitesse de mon génie, je n’y ai su tracer.

Souvenez-vous, au moins, que celui qui vous offre ce livre, vous sacrifia jadis son cœur ; agréez donc cet ouvrage, comme le présent le plus affectueux de celui qui vous aime. Voulez-vous m’accorder quelque récompense ? Je ne vous demande qu’un billet « gratis » qui me fasse « entrer » quelquefois, sans frais, « dans votre petite maison de plaisance. » Dispensez-moi de l’impôt rigoureux que doivent payer tous ceux qui veulent goûter un seul morceau de vos mets délicieux…

Délicieux ! Ah ! mesdames, ils ne le sont pas toujours : souvent cela sent mauvais, souvent cela dégoûte ; cependant le prix en est toujours exorbitant.

Si vous êtes raisonnables avec moi, je suivrai le proverbe qui dit : « À cheval donné on ne regarde