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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/207

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grin de ne pas le voir ; pleurez, vos larmes précieuses couleront toutes dans le cœur de votre amant, et bien loin d’éteindre son feu, elles le rendront inextinguible.

ANGÉLIQUE

Pourrai-je lui dire qu’il m’écrive au moins ?

MARTHE

Vous extravaguez, mademoiselle. Mais quelle adresse pourriez-vous lui donner ?

ANGÉLIQUE

Pardon, ma bonne, j’ai la tête un peu confuse… Mais s’il me demande le nom de l’endroit où je fais semblant d’aller, dans le dessein de faire quelque escapade ?

MARTHE

Répondez-lui que vous l’avez oublié ; que s’il a à cœur votre bonheur, il ne doit penser ni à vous voir, ni à vous écrire ; car ses allées, ses venues, ses lettres, ses échappées, tout pourrait vous perdre.

De grâce, mademoiselle, conduisez-vous toujours avec une grande prudence ; ne vous écartez point de mes conseils ; si vous ne voulez pas gâter les mesures que je prends pour vous mettre au comble de la félicité.


La Rhétorique des putains, Vignette de fin de chapitre
La Rhétorique des putains, Vignette de fin de chapitre

  
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