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Page:La Saga de Fridthjof le Fort, trad. Wagner, 1904.djvu/105

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X.

fridthjof quitte sa patrie et se fait viking.


Dès que le roi Helgi eut repris connaissance, il donna l’ordre de se lancer sans retard à la poursuite de Fridthjof et de le tuer avec tous ses compagnons de voyage. « Cet homme a encouru la peine de mort, attendu qu’il n’a pas respecté l’asile de la paix[1] ». On convoqua au son du cor les gens de l’entourage royal[2] ; arrivés en présence de la salle, ils virent qu’elle brûlait. Le roi Halfdan s’en approcha avec quelques hommes, tandis que Helgi poursuivait Fridthjof et les siens. Ceux-ci, pendant ce temps, avaient rejoint leur bateau et voguèrent tranquillement sur les eaux. Helgi et ses hommes constatèrent que tous leurs vaisseaux étaient endommagés ; ils furent donc obligés de regagner la terre, et quelques hommes périrent. Helgi en fut tellement irrité qu’il se transforma de rage[3]. Il banda son arc[4], posa une flèche sur la corde

  1. La violation d’un sanctuaire constituait un crime de lèse-divinité et entraînait la condamnation à mort. — Le passage rapide et sans transition du discours indirect au discours direct est une des particularités les plus marquantes du style des anciennes sagas.
  2. Voy. ch. XIII, n. 1.
  3. Isl. hamaz, « changer de forme (hamr) », c’est-à-dire être en proie à une fureur tellement violente qu’elle opère chez l’homme une véritable transformation physique et morale.
  4. L’arc, fabriqué spécialement en bois d’orme, était une arme très connue dans les pays du Nord. Le tir à l’arc constituait un des