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Page:La Vérité sur Tahiti - Affaire de la Roncière.djvu/11

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française : Lisez les débats d’audience du procès de Saumur, publiez-les si vous le désirez, il n’est pas un de ceux qui auront lu… étudié cette triste affaire, qui ne soit persuadé de l’innocence de l’infortuné de la Roncière. Quant aux coups d’État de Taïti, j’apporte la vérité et je la signe… alors que pas un des ennemis du commissaire impérial n’a osé donner à ses accusations l’autorité de son nom.

Nommé juge impérial des établissements français de l’Océanie par décret impérial, j’arrivai à Taïti, dans les premiers jours de mars 1869. Je n’étais pas, je dois le dire, sans ressentir quelques appréhensions. Avant de quitter la France, j’avais lu quelques attaques assez violentes contre M. de la Roncière, car la croisade était déjà commencée. Aussi quand à peine débarqué, j’appris l’envoi de l’ordonnateur Boyer à l’île de Moréa, sa destitution comme président du tribunal supérieur, et celle du juge impérial Longomazino, président du tribunal de première instance, bien que ces messieurs ne dussent leur nomination qu’à M. de la Roncière et à la reine des îles de la Société, qui dès lors avaient le droit de les révoquer (la magistrature régulière n’étant pas encore organisée dans ce pays), je n’en trouvai pas moins ces façons d’agir d’une violence extrême, et mon irritation ne fit que s’accroître, lorsque j’appris de l’ordonnateur Boyer lui-même, rappelé de Moréa depuis quelques jours, qu’ils avaient été brisés, lui et le juge impérial, pour un jugement et un arrêt qu’ils avaient rendus.

Je résolus d’apporter la plus grande réserve dans mes relations avec le commissaire impérial.

Trois invitations à dîner, adressées officiellement par M. le comte de la Roncière, furent, par moi, successivement refusées sous divers prétextes, lorsqu’un jour, ayant eu à le