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Page:La Vérité sur Tahiti - Affaire de la Roncière.djvu/51

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Quelle preuve plus convaincante du parti pris… de l’acharnement avec lequel on poursuivait la chute de M. de la Roncière ?

Un homme est condamné en première instance et en appel… il lui suffit d’une dépêche télégraphique pour revenir à Taïti reprendre ses fonctions et bafouer ses juges.

Eh bien ! pour être conséquent maintenant, il faut mettre en jugement les magistrats qui l’ont condamné !

Ah ! vous pouvez vous vanter d’avoir fait de belles choses à Taïti ! Vous y avez ruiné à jamais le principe d’autorité… Vous avez montré à chacun, aux colons étrangers comme aux français, comme aux indigènes, comment, avec un peu d’habileté, on peut ruiner le gouverneur le mieux intentionné, celui qui a fait le plus de bien au pays. Vous avez donné une prime à la délation cachée, avec refus d’obéissance… Vous avez affaibli le prestige de la France en Océanie…

Soyez sans crainte, les luttes ne sont pas finies… Il y a aujourd’hui à Taïti un parti tombé, celui qui désirait sincèrement le bien du pays, le progrès par le développement de l’activité individuelle, et de la liberté… Et tous ceux qui n’ont aucun intérêt dans le pays, tous les esprits brouillons qui, en quête d’une position, s’étaient faits les soutiens de l’ordonnateur, sont aujourd’hui au pouvoir… Attendez la fin.

Vous avez remplacé M. de la Roncière par M. de Jouslard, une capacité par une nullité, et M. de Jouslard s’est dit : M. de la Roncière est tombé, donc tous ses amis doivent tomber avec lui…

Et, chose incroyable, moins de quatre jours après son arrivée, — M. de Jouslard, entouré par la faction Boyer, brisait, de son autorité privée, le Conseil général institué par M. de la Roncière et la reine.