il arrive que la pensée des hommes se tourne un instant vers le bien [ ; adonnée au mal dès l’origine^^1, comment pourrait-elle s’y fixer ?]
6) Aussi les mérites acquis sont-ils toujours impuissants à combattre la force irrésistible du péché effroyable. N’était la pensée de Bodhi, quelle vertu pourrait vaincre la force du péché ?
7) Pendant les nombreux millénaires de leur carrière de bodhisattvas], les Rois-Bouddhas ont médité : ils ont découvert cette pensée de Bodhi, véritablement salutaire, puisqu’elle fait parvenir sans peine au bonheur suprême [de la Bodhi] la foule innombrable des êtres^^3.
8) Voulez-vous traverser les mille douleurs de l’existence^^4, calmer les souffrances des créatures^^5, goûter mille et mille bonheurs ? N’abandonnez jamais la pensée de Bodhi.
9) Le misérable que les passions enchaînent dans cette prison qui est l’existence, est aussitôt proclamé fils des Sugatas^^6 : il devient vénérable au monde des hommes et des immortels^^7, dès que la pensée de Bodhi prend naissance en lui.
10) Ce corps impur devient cette perle inappréciable qui est un corps de Bouddha^^8 : prenez, prenez l’élixir qui
1. La transmigration des êtres n’a pas eu de commencement.
2. « Les rois des Munis ». Muni (sage, solitaire, etc.) = Bouddha ; mais ce mot désigne aussi les Disciples ou Arhats et les ‘Bouddhas pour soi’ dont le Bouddha est le roi et le générateur.
3. Ou « puisqu’elle fait déborder la foule innombrable des êtres de félicités extrêmes et acquises sans peine. »
4. Ceci s’adresse aux adeptes du Petit Véhicule, Çrāvakas (Disciples) et Pratyekabuddhas (Bouddhas pour eux-mêmes) qui ne désirent que le salut personnel.
5. Ceci s’adresse aux adeptes du Grand Véhicule, les bodhisattvas.
6. Il a droit au titre de « bodhisattva », futur Bouddha. Sugata, voir p. 438, n. 2.
7. Ainsi sont appelés les dieux qui, d’ailleurs, sont mortels.
8. Le corps du Bouddha est orné des marques du grand homme. Les futurs Bouddhas possèdent ces marques soit « en puissance », « à
