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Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/190

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SAPHO, DOMPTEUSE

comme en extase, elle tendait les bras, semblant appeler une mystérieuse caresse.

Lentement, le serpent s’enroulait à ses jambes, à ses flancs, à son buste, en sifflant doucement. Elle était enserrée dans les anneaux du reptile dont la queue fouettait le tapis à coups saccadés. Mais l’étreinte ne l’oppressait pas, tant Pluton y mettait de voluptueuse délicatesse. Maintenant, sa langue fourchue se rapprochait des lèvres de la charmeuse, quêtant un baiser.

— Assez ! assez ! criaient les spectateurs, anxieux, qui craignaient un dénouement fatal.

— Ses crochets n’ont plus de venin, fit une élégante poupée, la voix dédaigneuse.

— Mais si, mais si, protesta sa voisine, ce python est des plus dangereux ; j’en ai des frissons dans tout le corps.

Melcy, de plus en plus, s’abandonnait, fermant les yeux sous le frôlement électrique et lascif.

Dans les anneaux du monstre, couraient des ondes légères, sa tête avait un balancement régulier ; enfin, sur un ordre de la charmeuse, il se détacha et retomba comme une liane fauchée.