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Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/207

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SAPHO, DOMPTEUSE

exquisement, et ce qui lui donnait surtout une originalité et une grâce particulières, c’étaient ces grands calices filigranes d’argent qui couraient en bordure et d’où semblaient émerger des bottes de clochettes bleues, en relief, si merveilleusement imitées qu’on eût presque été tenté de les cueillir. Deux vases de jade, incrustés de saphirs, flanquaient, sur la cheminée, une coupe ancienne d’ivoire, cerclée d’or, et garnie de sujets travaillés d’une infinie délicatesse. Quatre éléphants d’ivoire, harnachés de pierreries, la supportaient sur leurs trompes levées, et cette pièce, seule, valait une fortune.

Mais, ce qui prenait invinciblement aux sens, c’était cette fine odeur de jacinthe sauvage qui parfumait vaguement l’air, et que l’on sentait plus enivrante encore, dans les angles des meubles, dans les plis des étoffes, des linges, surtout dans les cheveux de lune et tout le long de la peau tiède de la charmeuse.

Sous la coloration bleuâtre des fleurs électriques, les chairs gagnaient des lueurs mates et nacrées d’une mystérieuse séduction. Melcy,