Aller au contenu

Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/211

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
206
SAPHO, DOMPTEUSE

— Tu pars ? demanda-t-elle en bâillant.

— Oui, je veux te laisser reposer. Il fait jour, déjà.

Elle s’étira mollement.

— Je ne sais ce que j’ai fait de mon collier, dit-elle. Ne le vois-tu pas sur la cheminée ?

Christian regarda les perles rondes, énormes, superbes, sur le satin bleu où elles formaient un long serpent du plus pur orient.

— Elles sont là, fit-il.

— Ah ! bien, je croyais les avoir laissées dans le petit salon.

— Tu as tort de les oublier ainsi. Ce collier royal pourrait tenter un voleur.

— Un voleur ! s’écria-t-elle en riant. Je ne vois que toi et Laroube… Tu es incapable d’une semblable action, et pourquoi Laroube me reprendrait-il ce qu’il m’a donné ?

Elle s’étirait, se roulait, comme une chatte câline, lasse de tant de fêtes, de tant de joies, de tant d’amour.