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Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/302

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SAPHO, DOMPTEUSE

 

Pour la seconde fois, les salons de la charmeuse étaient brillamment illuminés.

Le portrait peint par John Roberts, entouré d’étoffes chatoyantes et habilement éclairé, était soumis à l’appréciation des connaisseurs, à l’admiration des petites amies, jalouses déjà de l’œuvre précieuse.

Melcy, souriante, recevait ses invités, heureuse et fière de l’envie qu’elle inspirait aux femmes, du désir qu’elle éveillait chez les hommes.

— Comment trouves-tu l’image de ta petite chérie ? demanda-t-elle à Christian, qui n’avait point été admis aux séances de pose.

— Jolie, dit-il, sans enthousiasme.

— Rien de plus ?

— Tu sais que je n’admire pas beaucoup le talent de Roberts.

— Parce que tu n’as jamais les idées des autres.

— Peut-être, fit-il tristement. Mais mon avis importe peu, puisque tu n’as pas daigné me le demander avant l’achèvement de cette peinture.

— Tu nous aurais dérangés pendant les