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Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/309

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SAPHO, DOMPTEUSE

mourir sur les nappes froissées, les parfums de vins, de femmes et de mets délicats, flottaient sous les lotus éteints dans une buée grise.

La charmeuse se contemplait, nue, devant sa psyché, prête à passer un long peignoir de soie blanche et de dentelle ; mais, après cette nuit brûlante, la caresse de l’air frais sur sa peau fiévreuse lui était agréable.

Doucement, elle vaporisait sur elle son parfum préféré de jacinthe sauvage, et ses merveilleux joyaux scintillaient dans une coupe d’onyx où elle les jetait négligemment, chaque soir, pour procéder à sa minutieuse toilette.

Elle allait pénétrer dans sa chambre à coucher, lorsqu’un bruit de chute parvint à ses oreilles ; il lui sembla entendre comme une sorte de gémissement étouffé, puis, tout rentra dans le silence, et elle pensa s’être trompée. Mais un frôlement léger, peu de temps après, se fit dans la pièce voisine.

Elle entr’ouvrit le rideau, demanda avec un trouble involontaire :

— Est-ce toi, Caryssa ?

Aucune réponse ne lui fut faite, et, comme la