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Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/324

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SAPHO, DOMPTEUSE

me laisser accuser ainsi !… Tu sais bien que je t’aimais et que je ne suis pas un assassin… Parle-moi ! Réveille-toi !… Oh ! tu n’es qu’endormie, et tout à l’heure tu reprendras tes sens ? Vous verrez, monsieur le juge, elle vous dira que je ne suis pas revenu, cette nuit, que ce n’est pas moi qui ai commis cette action infâme !

Christian, la tête dans les draps, sanglotait éperdument. Pourtant, le juge n’en fut pas ému.

— C’est un simulateur ou un fou, dit-il. N’a-t-il pas déjà été enfermé dans un établissement spécial, à la suite d’un accès de démence ?…

— Oui, monsieur, fit le comte qui avait entendu ; après de grands chagrins intimes j’ai eu, pendant quelque temps, l’esprit dérangé ; mais l’aveu que j’en fais doit vous prouver ma guérison… Je vous jure que je suis rentré chez moi, à la suite de la réception qui a eu lieu dans cet hôtel, et que je n’ai plus bougé de mon appartement.

— Cependant, Caryssa, la petite négresse, vous reconnaît formellement.

— Caryssa ne peut m’avoir vu. Elle a été,